Entretien

4 min

Créer sa micro-entreprise : comment se lancer ?

Créer son entreprise est un challenge professionnel passionnant. Cependant, c’est un projet qu’il faut anticiper au maximum pour se lancer sereinement. Avoir la juste motivation, se poser les bonnes questions, évaluer les risques, suivre les étapes-clés et opter pour la formation la plus adéquate : la création d’entreprise est un vaste chantier. Rencontre avec Bakali Ebengo, qui a quitté son emploi pour créer son activité en micro-entreprise : Sheerpa. 

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Quel a été votre parcours avant la création de votre micro-entreprise ?    

Bakali Ebengo : Après 14 ans dans le milieu bancaire comme conseiller clientèle, j’ai décidé de tout quitter pour créer ma micro-entreprise. Le déclencheur : une rupture du tendon d’Achille qui m’a immobilisé 6 mois. Durant cette période, je me suis adonné à ma passion, la boulangerie. Cela m’a donné l’envie d'intégrer une école dédiée à cette passion. J’ai très rapidement contacté Transitions Professionnelle undefined pour démissionner et bénéficier d’une allocation chômage afin de me consacrer entièrement à mon projet de reconversion. Ils m’ont conseillé de solliciter le dispositif de Mon conseil en évolution professionnelle (Mon CEP undefined ) pour m’accompagner dans l’élaboration de mon projet et mes démarches.

Ma conseillère m’a proposé de réaliser une enquête du métier de boulanger. Il s’agit de recueillir des informations sur un métier précis auprès de professionnels, pour me permettre de vérifier que je m’engage sur la bonne voie dans le cadre de cette reconversion. Les boulangers étant peu disponibles et avec des horaires décalés, cette mission s’est avérée plus complexe que prévue. Après un certain temps, j’ai enfin réussi à échanger avec un boulanger, et j’ai très rapidement compris que le rythme de travail de cette profession serait incompatible avec ma vie de famille. Cette enquête métier a été le début de ma grande aventure. C’est de cette difficulté à mener mon investigation qu’est née l’idée de ma micro-entreprise, Sheerpa : mettre en place un service facilitant la relation entre les professionnels et chercheurs d’information.

Quelles ont été les grandes étapes de lancement de votre entreprise ?

B.E. : Une fois l’idée en tête, il faut la transformer en projet viable. Avec l’accompagnement de ma conseillère, j’ai dû passer par toutes les étapes-clés pour réaliser un projet solide :

  • L’établissement d’un business plan viable. C’est un travail utile et fructueux pour mesurer la maturité du projet et vérifier sa faisabilité et sa rentabilité.
  • La réalisation d’ études de marché undefined .
  • Les testings undefined .
  • Le pitch undefined auprès de potentiels partenaires.

Devenir chef d’entreprise ne s’improvise pas. C’est pour cela que j’ai bénéficié de la formation « Start entrepreneurs » auprès de la Chambre du Commerce et de l’Industrie de l’Essonne. Elle a duré 5 mois pendant lesquels j’ai pu acquérir des compétences cruciales pour la concrétisation de mon projet.

Comment s’est traduit concrètement l’accompagnement de votre conseillère en évolution professionnelle ?

B.E. : Je percevais Mon CEP comme une formalité obligatoire. Finalement, c’est un véritable accompagnement et une expertise de qualité dont j’ai bénéficié. Cela m’a permis d’avoir une boussole et d’être challengé à chaque étape. Nos échanges devaient se limiter à 2 semaines… Ils ont finalement duré plus de deux mois et demi ! C’est d’ailleurs grâce à l’aide de ma conseillère que j’ai compris que la boulangerie n’était pas faite pour moi, et que j’avais l’âme d’un entrepreneur pour mon concentrer sur un autre projet !

Tous les 10 jours, elle me faisait des retours concrets sur mon travail avec des pistes d’amélioration. Par exemple, elle m’a encouragé à tester l’idée du mentorat professionnel auprès de mon entourage. C’était un véritable défi qui mettait mon idée encore abstraite à l’épreuve du réel. J’ai pu alors clarifier mon discours et mes intentions.

Elle a par ailleurs été d’une grande aide pour la constitution du Projet de Transition Professionnelle, qui peut être complexe à monter seul. Elle ne faisait bien sûr rien à ma place mais prêtait une grande attention aux rendus, notamment afin d’étoffer les motivations qui nourrissent le projet. Et mon dossier a été accepté !

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

B.E. : La micro-entreprise vient tout juste d’être immatriculée, une formalité légale pour obtenir mon numéro SIRET. Parallèlement, en collaboration avec une agence de communication, nous commençons à recruter des « sheerpa », des professionnels avec de l’expérience.

Quant au modèle économique, il consistera à facturer 20 % de commission sur la mise en lien entre les professionnels et les chercheurs d’information. J’essaie aussi de créer des partenariats avec des professionnels du recrutement. La multiplication de ces partenariats locaux permettra d’installer la plateforme sur le long terme et devenir un acteur majeur dans le domaine des enquêtes métier. Un chiffre d’affaires sera normalement dégagé dès le premier mois de lancement mais je ne me verserai pas de salaire. La trésorerie sera donc le nerf de la guerre. Il faudra réinjecter dans un premier temps tous les bénéfices dans la micro-entreprise. La rémunération viendra dans un second temps.

Quelles qualités vous semblent importantes pour se lancer dans l’entreprenariat ?

BE : Être rêveur, déterminé et à l’écoute. Il faut rêver bien sûr, c’est l‘étincelle du projet ! La détermination engendre une volonté à toute épreuve, surtout lorsqu’on est confronté à des refus. Enfin, être à l’écoute est primordial. Autrement, le risque est de commettre les mêmes erreurs et créer de la frustration autour de soi. Par exemple, au début, j’avais identifié les entreprises de bilan de compétences comme des concurrents. Mais ma conseillère m’a convaincu qu’ils pouvaient être des partenaires. Une aide dans la création de sa micro-entreprise venant de la bonne personne peut véritablement remettre en question des idées établies et changer la donne… dans le bon sens ! 

Aussi, il est important d’être bien entouré par ses proches, comme sa famille et ses amis : c’est un soutien psychologique indispensable pour se lancer dans une telle aventure.

Un dernier conseil : être très patient. Je pensais que le processus allait être rapide, une simple formalité : cela fait maintenant 8 mois et mon entreprise vient juste d’être créée. Il faut donc se donner du temps, et cesser de désirer des gratifications instantanées. C’est indispensable.

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